Le coupeur de feu intervient sur une brûlure. Cicatrisation rapide, diminution de la douleur, tout cela vous dépasse un peu ? Rassurez-vous, nous aussi. Et pourtant, Christelle a testé et approuvé.
Voici ce que l’on peut savoir sur les barreurs de feu.
Vous l’avez compris (sinon, avec cet article, ça ne saurait tarder), nous sommes adeptes de comment se soigner, se sentir mieux, par tous les moyens. Certaines techniques sont, comme on dirait de façon politiquement correcte, conventionnelles et d’autres un peu plus #barrées. #barré c’est le mot que nous avons adopté pour parler de tous ces trucs que nous avons pu tester et qui ne sont pas reconnus dans la médecine traditionnelle, encore moins transmis par notre éducation et pas toujours assumé aux yeux du grand public. C’est ce qui se pratique dans les arrières boutiques, ce qu’on échange sous le manteau. Alors, là, niveau non conventionnel, on vous a gâtés.
Dialogue d’un soir au coin d’une tisane : Aurore : « On parle de cracheur de feu là ? Christelle : Non, Aurore, t’as rien compris. – De jongleur ? – Ouais, vas faire un tour, tu n’as toujours rien capté. Il s’agit du coupeur de feu ou barreur de feu.
Fait pas un peu chaud là ?
– Ah ok, je vois, en fait, c’est comme quand tu appelles les pompiers ? – Ben non, c’est carrément pas ça, t’as rien compris au « non conventionnel ». Un coupeur de feu va t’aider à cicatriser une brûlure, et à réduire ta souffrance liée à cette brûlure. – Moui … Mais concrètement, il fait comment le gars ? (ou la nana, hein, on est pour l’écriture inclusive). Parce que si c’est pour te passer de la Biafine, je sais faire aussi. – Non, pas tout à fait comme ça. C’est une technique un peu plus ancienne – Ah, je sais, il frotte une patate crue sur la brûlure ? – Parfait, oui, pour que l’amidon ainsi utilisé te grille encore plus et rende le tout vraiment plus douloureux ! Et puis quand les brûlures sont internes, genre celles de la radiothérapie, il te la fait avaler la patate crue ? – Oups, ouais …
Que fait un coupeur de feu ?
Quand on ne connait pas, effectivement on peut se poser cette question.
Bomberos
Le coupeur de feu est une personne qui va, à distance ou en présence, agir sur une brûlure. Il va aider à la cicatrisation et à l’amoindrissement de la douleur. Les brûlures prises en charge peuvent être occasionnées par la chaleur, le feu, ou par des rayonnements dans le cadre d’un traitement du cancer. Il agit via une photo, un prénom parfois, ou plus « pragmatiquement » en présence de la personne blessée.
Comment intervient un coupeur de feu ?
Aurore : « Heu, c’est donc un magicien ?! Il fait comment le gars (ou la meuf) parce que hein, c’est pas concret ton truc ? Christelle : concret, ça l’est. Malgré ma rémission, on m’offrait un passeport pour 30 séances de radiothérapie à utiliser d’affilée. J’étais épuisée par 8 mois de traitements et j’avais peur de souffrir à nouveau, cette étape a été plutôt compliquée pour moi. Les séances de radiothérapie détruisent toutes les cellules cancéreuses, mais elles ne font pas encore la différence entre les cellules saines et les autres, et ça crame tout en gros. Donc tu souffres. Sauf que moi, j’ai pas souffert. -Bah mais ça marche pareil si je me suis brûlée avec une poêle ? Ou si j’ai grillé trop longtemps au soleil ? – Pareil ! Exactement.
Pense à ta crème solaire. Nous on a pensé à toi là, tu vois
Les techniques du barreur de feu
Aurore : « Mais cette technique est géniale, comment il fait le gars (ou la meuf) ? Christelle : Chacun a sa technique. Certains font des prières, d’autres récitent des formules intérieures, ou simplement, ils se concentrent … Aujourd’hui, on peut même trouver des livres avec les techniques à utiliser. En fait, il n’y a pas de protocole. Ils peuvent aussi intervenir par téléphone, quelle que soit la distance, et n’ont besoin que d’un prénom et de la localisation de la brûlure. Absurde pour un sceptique, j’en conviens !!! – Tous ce don ? T’as craqué ?
Qui de nous a ce talent ?
Christelle : « Non, pas du tout, quand j’ai eu besoin d’un barreur de feu, j’ai cherché partout comme une dingue. J’avais trop la trouille de souffrir, d’aggraver mon cas en même temps que je le soignais. Et de fil en aiguille, j’ai trouvé la personne idéale pour moi. – Ah oui, un sombre gourou trouvé dans les petites annonces ou un marabout d’Afrique qui bosse avec des pattes de poulet fraîches et épilées ? – Rien du tout ! C’est une collègue qui m’a aidée … – Ahah, ah ouais, genre t’es allée au boulot un jour et t’as dit, à la machine à café, « y ‘a pas quelqu’un qui pourrait me guérir les blessures de dedans mon corps » Lol quoi (ouais, on est d’jeuns). – Non simplement ma collègue s’est proposée de m’accompagner dans cette épreuve. Et je n’ai jamais ressenti aucune brûlure, aucun effet lié à la radiothérapie. – Une collègue ? Donc, toi Christelle, la cartésienne de chez Cartèse, tu as cru en ça ? – J’ai vu, j’ai ressenti. Pas besoin de trop intellectualiser ». Le plus souvent, les coupeurs de feu disent avoir reçu ce don en héritage, de la part d’un parent. D’autres disent que nous avons tous ce « don » et qu’on peut le travailler ou pas. En réalité il y en a beaucoup plus qu’on ne croit ! Vous êtes très probablement entourés de personnes qui ont ce don que certains font travailler … ou pas !
Un don ou pas un don ?
Un effet placebo ?
Aurore : « C’était pas juste un effet placebo ? Maybe tu t’es dit que ça allait marcher parce que t’y croyais ? Christelle : Pas du tout, tu sais bien que Saint Thomas et moi on est potes.
– T’es pote avec des Saints toi ? T’as prié ? – Non, Saint Thomas, il ne croit que ce qu’il ne voit. J’ai subi 30 séances de radiothérapie, en gros, j’ai eu 30 fois pour confirmer l’action de ma collègue sur moi. La dimension psychologique ne doit certes pas être écartée. En effet, on a observé que l’intervention du coupeur de feu n’avait pas d’efficacité sur un patient sceptique que l’on informe d’une telle intervention, alors que cela fonctionnait s’il n’était pas au courant ! – Elle ne veut pas se reconvertir ta collègue ? – Oui, alors, hein, elle ne m’a rien demandé. Pas un centime. J’ai eu de la chance, parce que comme tu dis. Certains n’acceptent aucune rétribution, tout dépend de la personne. – Et la Sécu, elle pourrait rembourser alors, si c’est si efficace que ce que tu dis ?
Coupeurs de feu et médecine conventionnelle
Christelle : « Ahah, remboursé par la Sécu ?! Oui, alors, la médecine est un peu timide sur le sujet. La conventionnelle, on s’entend. Certains docteurs ou oncologues commencent à en parler, mais pour le moment, ils sont loin d’être majoritairement et ouvertement pour l’intervention des coupeurs de feu. Aurore : Eh oui, ils ne maîtrisent pas et ce n’est pas scientifiquement expliqué. – Voilà, donc certains vont le conseiller, mais pas tous. A chaque patient de faire son propre chemin de ce côté-là. Ce qui rend la chose plus opaque et plus douteuse parfois. Sauf que si tu trouves la bonne personne, ben t’es mieux !
Et pourtant, des médecins comme le cancérologue Daniel Serin, rédacteur en chef de la revue Psycho-oncologie, brise la loi du silence et affirme : « Les coupeurs de feu, ça marche dans 80 % des cas. J’ai des tas de patientes qui y ont recours. Soit elles sont toutes folles, soit il se passe quelque chose que je ne suis pas capable d’expliquer. »
Oui, je confirme, c’est une radio …
Selon les statistiques mondiales, 60 à 80 % des gens atteints de cancer font appel aux médecines complémentaires et alternatives ! On peut aussi citer le Docteur Danielle Tavernier. Elle a observé, incrédule, l’effet particulièrement spectaculaire sur les enfants qui arrivaient au service des Urgences de l’hôpital de Thonon-les-Bains qu’elle dirigeait : « Sans les prévenir qu’on appelle un barreur de feu (ni les parents, Ndlr), ils s’arrêtent de pleurer presque instantanément. Un antalgique met quinze à vingt minutes pour agir et une seconde dose est parfois nécessaire. Avec le barreur de feu, ça prend trente secondes ! De plus, une brûlure traitée par un barreur de feu évolue nettement mieux. (…) Il faut le voir pour le croire. »
Aller plus loin : le thèse d’un médecin
Un jeune médecin, Nicolas Perret, a consacré sa thèse il y a quelques années à « La place des coupeurs de feu dans la prise en charge ambulatoire et hospitalière des brûlures en Haute-Savoie ».
Les mécanismes restent incompris par la science mais l’effet est démontré, au point que 63 % des soignants interrogés par Nicolas Perret en milieu hospitalier estiment que l’efficacité des coupeurs de feu est « forte ».
En conséquence, ils sont 61 % à juger la collaboration avec des coupeurs de feu « souhaitable » et 20 % « indispensable ».
76% des patients ayant fait appel à des coupeur de feu évaluent cette intervention à hauteur de 7 sur 10. Nicolas Perret a également demandé leur avis aux médecins généralistes, ceux-ci sont 65% à reconnaître l’efficacité de ces interventions sur la douleur des brûlures, même s’ils penchent majoritairement pour un effet placebo, une forme de suggestion qui amènerait le patient à s’anesthésier lui-même.
Pourtant, comment expliquer que l’intervention est efficace même quand le patient ignore qu’il est ainsi pris en charge, souvent via un simple coup de fil d’une infirmière au coupeur de feu qui figure dans le registre des urgences ? L’effet placebo peut également être écarté lorsqu’il s’agit de bébés ou même d’animaux, chez qui l’efficacité est également patente.
Au travers de mes rencontres pendant le protocole, nombreux sont ceux qui ont fait comme moi et n’ont pas été brûlés, mais j’ai aussi croisé des personnes qui ont été brûlées mais qui ont été soulagées dès qu’elles ont fait appel à des coupeurs de feu.
Alors, on peut se demander : quand est-ce qu’on pourra ajouter cette compétence sur son profil LinkedIn ?
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